Insectes de nos régions : le moro-sphinx, papillon colibri

Faune
Aussi étonnant que familier, cet insecte migrateur butine chaque été les fleurs de nos jardins. En ville comme à la campagne, on peut l’observer d’avril à octobre.
Un article de
Emmanuelle Figueras

Il trompe énormément

Reconnaissable à son vol stationnaire, à ses couleurs brun, gris et orange, à ses longues antennes et à son immense trompe, ce curieux papillon est membre d’une famille d’espèces nocturnes, les sphingidés. Il s’active pourtant uniquement le jour pour butiner le nectar des fleurs en faisant du surplace à la manière d’un colibri.

Petit, mais costaud

C’est un minuscule être vivant de moins de 1 gramme, mais il multiplie les prouesses techniques. Jugez plutôt... Pendant qu’il se nourrit, le moro-sphinx stagne au-dessus des fleurs en battant des ailes jusqu’à 75 fois par seconde : si vite qu’on ne perçoit pas le mouvement à l’œil nu !

Venu du Maghreb

Ce papillon passe le plus souvent l’hiver en Afrique du Nord et l’été en Europe. Grand voyageur, il peut survoler près de 3 000 km de distance, en longeant le littoral et en traversant les hauts cols de montagne. Un sacré périple !

Une flopée d’ennemis...

S’il résiste à la migration, il doit encore survivre aux dangers qui le menacent jour et nuit. Chauves-souris, rapaces nocturnes, oiseaux diurnes et araignées, le moro-sphinx est la proie de nombreuses espèces auxquelles il échappe en se cachant la nuit dans les vieux murs, et le jour en volant... à plus de 30 km/h.

La folie des fleurs

Buddleia, lavande, vipérine, jasmin, chèvrefeuille... la plupart des fleurs mellifères qui attirent les abeilles, séduisent aussi le moro-sphinx. Plantez-en sur le balcon ou dans le jardin, il les pollinisera ! Parfaitement inoffensif et passionnant à observer, ce papillon est l’un des meilleurs alliés des jardiniers.

Aller plus loin

Participez à l’observatoire des papillons en partageant vos observations en ligne pour enrichir les données des scientifiques. Renseignements : vigienature.fr

200 C’est en moyenne, le nombre d’œufs que pond chaque femelle au total,en mai, puis en juillet-août.

Le détail surprenant ? Chaque œuf est pondu isolément sur une fleur qui servira de repas à la chenille, qui se développe pendant près d’un mois, avant de se transformer en chrysalide, puis en papillon.

Le détail surprenant ? Chaque œuf est pondu isolément sur une fleur qui servira de repas à la chenille, qui se développe pendant près d’un mois, avant de se transformer en chrysalide, puis en papillon.

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Crédit photo :
Shutterstock
Article paru dans le n°
20
du magazine.

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