Décor nature au Mas de Saribou : la visite

Visite
Au cœur du parc naturel régional des Monts d’Ardèche, le Mas de Saribou est un concentré d’harmonie entre l’homme, la faune et la flore. Visite d’un éco-gîte qui voit vraiment la vie en vert.
Un article de
Bulle Garenne

Dans le petit village de Vesseaux, Annick et Michel ont ouvert les portes du Mas de Saribou en 2014, depuis labellisé Gîte de France. Issu de la mouvance écologique ardéchoise des années 1970, le couple rend hommage au vivant sous toutes ses formes en imaginant un éco-gîte ardéchois rythmé par la faune et la flore. « J’ai hérité de la maison de mes arrière-grands-parents en 1982. Construite au xvie siècle, elle était en très mauvais état, abîmée par une rénovation inachevée. Nous nous sommes alors lancés dans des travaux d’envergure, faisant appel aux artisans locaux quand cela était nécessaire. Le budget étant limité, nous avons pris notre temps et fait le pari d’une rénovation consciente », confie Annick. En 2012, le couple décide d’agrandir leur mas du xvie siècle pour imaginer un gîte accolé à la maison. « Nous nous trouvons dans une zone verte classée bâtiment de France. Cela impose à toute construction nouvelle de partir d’un bâti existant. Nous avons donc créé une éco-extension bien plus contemporaine, reprenant les codes et les valeurs du mas : matériauthèque régionale, seconde main et connexion à la nature », explique la propriétaire des lieux. Deux années de travaux auront été nécessaires pour créer ce refuge habillé de peinture à la chaux.

À l’intérieur, la pièce de vie couverte d’anciens carreaux de terre cuite est un appel à la convivialité : cuisine, salle à manger et salon s’y réunissent, dévoilant une vue imprenable sur le jardin grâce à des baies vitrées aux airs de tableaux vivants. À l’ombre des cannisses, une cuisine d’été enfonce le clou d’une escapade ardéchoise à partager. L’extérieur révèle d’ailleurs d’autres secrets : une rivière et une piscine naturelle. « En 2012, ce type de bassin était très rare. Nous l’avons donc créé nous-mêmes sur le principe de la phytoépuration. Il a fallu une année pour que la piscine s’autorégule grâce à plus de 1 500 plantes aquatiques qui l’entourent.

À l’époque, c’était un pari ! », explique Annick. Aux beaux jours, il est également possible de se servir en légumes et plantes aromatiques dans le potager en libre cueillette. Michel, arboriculteur biologique, se charge des fruits. Il fait donc bon vivre au Mas de Saribou proposant quatre chambres, d’autant plus que le couple ne déroge pas à la règle : organiser un apéritif dînatoire à l’arrivée des hôtes, une façon de créer du lien sur fond de produits locaux à déguster. Les hôtes en profitent également pour partager leurs bonnes adresses, leur passion pour les sports en plein air et la richesse du patrimoine alentour. Et Annick, ancienne guide régionale, sait de quoi elle parle !

Sans frontières. Cette pièce XXL dévoile trois espaces de vie : la cuisine, la salle à manger et le salon donnant sur le jardin. Dès l’arrivée du printemps, les baies vitrées s’ouvrent en grand et brouillent les pistes entre l’intérieur et l’extérieur. Une façon de décupler naturellement les volumes.

Douceur de vivre. À l’étage, les matériaux sont nobles, du linge de lit en lin au parquet en bois massif. Les chambres jouent aussi avec la temporalité : tableaux anciens, mobilier rustique et anciennes portes provenant du mas ancrent les lieux dans son histoire.

Envoyer du bois. Originale et unique, cette tête de lit a été créée par Michel, le propriétaire, à partir d’un tronc de noyer récupéré dans ses vergers. Dans une autre chambre, une seconde réalisation met en scène des planches en bois d’une ancienne passerelle surplombant la rivière, vouées à être jetées.

Comme au musée. L’artisanat local s’expose fièrement, tout comme le paysage environnant mis en scène grâce aux fenêtres dont les encadrements noirs s’apparentent à des cadres. Graphiques sur un mur blanc, ils permettent aussi de structurer et de rythmer l’espace.

Savourer la cuisine. Entre carreaux de ciment en guise de crédence et dalles du xviiie siècle coulant des jours heureux au sol, la cuisine d’été est une ode à la récupération. Il faut dire que le couple a eu le temps – et l’espace – de stocker matériaux et autres trouvailles en vue de cette autoconstruction.

Base authentique. Si les visiteurs sont en totale autonomie tout au long de leur séjour au Mas de Saribou, Annick et Michel organisent un apéritif dînatoire sur leur terrasse à chaque arrivée, entre vieilles pierres et végétation sauvage.

Oasis ardéchoise. Nichée au cœur du jardin méditerranéen, la piscine naturelle a fait revivre la faune et la flore ayant délaissé la rivière qui coule en contrebas, son écosystème souffrant du dérèglement climatique depuis des années.

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Crédit photo :
Marta Puglia
Article paru dans le n°
19
du magazine.

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