Bijouterie : Une nature inspirante

Création
Les pièces de l’Atelier Saash sont une ode à la beauté brute. Imaginées par Charlotte Grimard, elles capturent des empreintes, comme un défi au temps qui passe.
Un article de
Cécile Olivéro

«Je mets ma technique au service de l’émotion. » Charlotte Grimard est une conteuse, installée au Poët-Laval, en Drôme provençale. Ses histoires, elle les raconte via des bijoux-empreintes qui immortalisent des végétaux mais aussi des roches et des textures variées. La Messine d’origine est une créatrice née. Après un BTS stylisme de mode et un diplôme supérieur d’arts appliqués en design textile, elle intègre les Ateliers Van Lieshout, à Rotterdam. Là, elle travaille la soudure et la sculpture. L’étape suivante la mène chez Anselm Kiefer ; elle sera l’assistante de l’artiste plasticien, chargée du pôle moulages et résines. Le véritable déclic a lieu le jour où elle découvre le travail du joaillier René Talmon L’Armée. « Je garde un excellent souvenir de mon passage chez lui. Mais au bout de cinq ans, et après l’obtention de mon CAP, signer mes créations de son nom me gênait. » L’heure de l’envol avait sonné.

Grâce à son procédé de moulage sur silicone, Charlotte crée des pièces uniques inspirées
de la nature.

Un artisanat sur mesure

C’est en 2020, en pleine épidémie de Covid, que Charlotte emménage dans un petit village de la Drôme. Un environnement choisi pour sa tranquillité et qui, très vite, va devenir une formidable source de matières premières. Car la bijoutière a une idée très précise de ce qu’elle veut créer : des pièces uniques (ou en très petites séries), à partir de ce que la nature va lui offrir. Les possibilités sont quasi infinies : des fleurs bien sûr (lavande en tête) mais aussi des feuilles, des graines – « celles de fusain possèdent des coques magnifiques  » –, des pierres et des rochers, des textures inattendues comme certaines portes anciennes du village… Tout, ou presque, devient matière à création. Les balades en famille prennent alors des allures de chasse au trésor et il arrive même que Charlotte moule sur place, si nécessaire. Ensuite, elle coule de la cire à l’intérieur du moule, extrait le motif, qu’elle confie à une fonderie de Valence avec laquelle elle collabore en toute confiance. Elle récupère un exemplaire très brut en or, en argent massif ou en vermeil, qu’elle va façonner dans le calme de son atelier. En fonction du résultat souhaité, elle travaillera la forme, la taille, le polissage… « Si le motif s’avère intéressant,je peux envisager une petite collection personnelle, mais je ne tiens pas à tomber dans le système des séries. Je privilégie un artisanat sur mesure qui a du sens et qui va perdurer. »

Le tirage d’une cire sur un moule en silicone est une opération qui nécessite précision et doigté.

Uniques et symboliques

Pour Charlotte, ne pas se contenter de produire juste un bijou fantaisie et superficiel était primordial. D’où sa proposition d’envoyer un kit empreinte à lui retourner pour ceux qui ne peuvent pas venir la rencontrer dans son atelier, situé dans une ancienne faïencerie réhabilitée. Certains lui font même parvenir des textures, plantes ou autres, pour qu’elle les immortalise et crée ensuite un bijou unique, chargé émotionnellement. « Un jeune couple m’a expédié un morceau de roche de l’endroit où il se trouvait lorsqu’ils ont décidé de se marier. Et j’ai façonné leurs alliances à partir de ce motif. La symbolique est parfois très forte. »

Ces boucles « petits fusains » en vermeil témoignent de la délicatesse de son travail.
L’émotion faite bijou

Si la nature reste très présente dans ses créations, Charlotte Grimard travaille aussi les empreintes humaines. « Les bijoux faits à partir des empreintes digitales ou de celles de la paume de la main marquent très souvent des moments importants dans la vie de mes clients : une demande en mariage, une naissance, le souvenir que l’on veut conserver d’un être cher… » Cette incursion dans l’intime lui permet de tisser des liens forts avec ceux qui font appel à elle. « Je deviens un peu une bijoutière de famille et je m’adapte aux attentes de chacun. Je tiens beaucoup à cette notion de créations personnalisées qui vont accompagner des personnes parfois tout au long de leur vie. » Le tout à des prix accessibles : à partir de 180 euros les modèles de la collection « Empreintes ».

Si la nature reste très présente dans ses créations, Charlotte Grimard travaille aussi les empreintes humaines. « Les bijoux faits à partir des empreintes digitales ou de celles de la paume de la main marquent très souvent des moments importants dans la vie de mes clients : une demande en mariage, une naissance, le souvenir que l’on veut conserver d’un être cher… » Cette incursion dans l’intime lui permet de tisser des liens forts avec ceux qui font appel à elle. « Je deviens un peu une bijoutière de famille et je m’adapte aux attentes de chacun. Je tiens beaucoup à cette notion de créations personnalisées qui vont accompagner des personnes parfois tout au long de leur vie. » Le tout à des prix accessibles : à partir de 180 euros les modèles de la collection « Empreintes ».

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Crédit photo :
© DR
Article paru dans le n°
17
du magazine.

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