Il y a plus de 20 ans, quand Valérie a fait l’acquisition de cette ancienne ferme typique, perdue dans l’Orne, il n’y avait aucun jardin autour du bâti abandonné et en triste état, uniquement une terre pleine de cailloux où rien ne poussait. Pour la rendre cultivable, elle s’est donc attachée, dans un premier temps, à une étape nécessaire : améliorer la terre et la retourner. Elle a ainsi commencé par redonner vie aux espaces à proximité immédiate de la bâtisse, en imaginant une série de petites terrasses qui suivent le terrain en légère pente. Pour obtenir un jardin beau et agréable en toute saison, elle a planté beaucoup de persistants – buis, Eleagnus, lauriers-tins –, qu’elle taille en boule très régulièrement et qui forment une structure verte même en hiver. La vue de la maison est ainsi toujours encadrée par la végétation. Progressivement, en suivant ce principe, elle a étoffé le reste du terrain avec d’autres massifs, réalisant des « pièces » végétales au fil de ses envies et de son inspiration, qui créent un parcours agréable. Petit à petit, inspirée par le romantisme et les jardins anglais, cette artiste à la main verte y a ajouté des rosiers grimpants pour habiller les façades de l’habitation ou de la grange. De robustes rosiers buissons ont également été plantés afin d’apporter de lumineuses touches de couleur et d’embaumer l’air, s’épanouissant du printemps à l’automne pour certains remontants. Des centaines de vivaces sont venues agrémenter le terrain de mille et une fleurs romantiques. Géraniums, sauge, lavande et asters alternent leurs floraisons au fil des saisons, offrant des tableaux sans cesse renouvelés pour les visiteurs et les amis.
À l’origine, Valérie était directrice artistique : de par son métier, elle est donc dotée d’un sens très poussé de l’esthétisme et prête une attention particulière aux perspectives. Pour cette raison, elle a conçu son jardin comme une œuvre
Au pied de la terrasse, les vivaces pointent leur nez. Valérie aime harmoniser leurs couleurs, avec une prédilection pour les camaïeux de rose, mauve et bleu, afin de composer des palettes de teintes pastel. Les premières d’entre elles lui ont été données par Nadine et Christian, de la Pépinière Ellebore. Toute proche, c’est l’une des meilleures pépinières de plante vivaces rares de Normandie.
En buisson, grimpantes ou lianes, cette autodidacte adore les roses et en plante un peu partout dans les massifs, le long des maisons ou des granges. Ici le rosier buisson ‘Felicia’, dont la généreuse floraison remontante et parfumée débute au mois de mai. Ce rosier ancien, hybride du Rosa moschata (rosier musqué) créé en 1928 en Grande-Bretagne, s’adapte à tous les types de sols.
Des terrasses en bois ou recouvertes de gravier se succèdent devant la bâtisse, ponctuées de boules de buis, de laurier-tin (Viburnum tinus) en fleur tout l’hiver et une bonne partie du printemps, et d’Eleagnus, arbuste facile à vivre dont le feuillage scintillant apporte une touche de lumière bienvenue lorsque le ciel est bas.
Pour obtenir des formes nettes, les topiaires sont taillées plusieurs fois par an par la maîtresse des lieux, qui utilise une cisaille à l’ancienne. À l’arrière, un petit ensemble d’ormes semble former un groupe de personnages. La touche résolument créative de Valérie !
Devant la dépendance, deux massifs sont contenus par des buis taillés, pour bien délimiter l’espace et créer de la perspective. Une succession de rosiers sur tiges ou buissonnants viennent agrémenter le décor. La grande pelouse est, quant à elle, propice aux bains de soleil.
Les boules en topiaires sont savamment travaillées afin qu’aucune ne soit de la même taille. L’ensemble évoque des vagues. Au fond, la terrasse est couverte par une pergola qu’une glycine vagabonde éclabousse de couleur au printemps.
Les saules prélevés dans la nature sont taillés sur tige. Pour être ainsi domestiqués, ils nécessitent plusieurs tailles dans l’année. À leur pied, les véroniques et les géraniums vivaces laissés en liberté constituent un épais tapis qui évite à Valérie de fastidieuses séances de désherbage.
Le rosier ‘Ghislaine de Féligonde’, généreux et multi-fleurs, habille la pierre blonde de la façade au printemps puis à l’automne – plus timidement toutefois. Il peut mesurer jusqu’à 3 mètres et investir majestueusement tout un pan de mur.
Dans cette partie qui s’épanouit face à la maison, les roses sont incontestablement les reines, mises en valeur par les vivaces du printemps à l’automne. Un festival de teintes douces !
Pour créer de la transparence, Valérie a supprimé une partie des petites branches et des feuilles de cette allée de cornouillers. Elle a toutefois conservé une masse de feuillage en bas et en haut des arbustes : une idée intéressante pour cloisonner de manière ajourée deux zones au jardin sans toutefois les séparer totalement.
Les prés qui cernent l’ancienne ferme sont arpentés par des vaches laitières, nous rappelant que nous sommes bien en Normandie. Valérie aime que le paysage fasse partie intégrante du jardin et que celui-ci s’ouvre en grand sur les alentours. Un vrai supplément d’authenticité !
À force de faire visiter son jardin à ses amis et à ses proches et de leur délivrer des conseils, cette directrice artistique a ajouté une corde à son arc : elle conçoit désormais des espaces verts pour les particuliers, dans le Perche et ses environs. Cette passionnée est d’ailleurs membre de l’association Hortus Pertica, qui fait la promotion des jardins de la région en organisant notamment, chaque année, une fête des plantes à Bellou-le-Trichard.
À force de faire visiter son jardin à ses amis et à ses proches et de leur délivrer des conseils, cette directrice artistique a ajouté une corde à son arc : elle conçoit désormais des espaces verts pour les particuliers, dans le Perche et ses environs. Cette passionnée est d’ailleurs membre de l’association Hortus Pertica, qui fait la promotion des jardins de la région en organisant notamment, chaque année, une fête des plantes à Bellou-le-Trichard.