Ce sont les populations indo-européennes qui auraient propagé la coutume dès 2 500 av. J.-C. Au moment du solstice d’hiver, il fallait brûler une énorme bûche, mais pas n’importe comment. On versait dessus une offrande, un peu de vin ou de l’huile. L’aîné et le cadet de la famille la plaçaient ensuite dans le foyer. Tous deux symbolisaient la transmission. Selon les régions, ce rondin se consumait seulement la nuit de Noël ou jusqu’à l’Épiphanie, soit 12 jours plus tard, cette période représentant les 12 mois de l’année. On gardait les tisons que l’on remettait au feu pour contrecarrer la malchance en cas de coup dur.
La première recette apparaîtrait en 1615 dans le livre de cuisine The English Huswife, avant que les pâtissiers parisiens ne s’emparent de sa confection, dès le XIXe siècle. Mais la bûche devient vraiment populaire à partir de 1945. Glacée ou non, elle inspire aux chefs pâtissiers des créations parfois très originales. D’ailleurs, chaque année, les professionnels rivalisent d’inventivité pour séduire notre regard avant notre palais.
À Bilzen, en Belgique, on s’est régalé de bûches de Noël en août dernier. Les températures d’alors étant anormalement basses, Priscilla et Diem, deux artisans glaciers, ont eu l’idée de proposer une bûche saveur Kinder Bueno avec un nappage à la noisette et une base de chocolat croustillant. Bingo ! Leur dessert hors saison a connu un franc succès.
Les Français ne sont pas les seuls à clore le repas de Noël avec une bûche. Elle s’invite aussi sur les tables en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, au Québec, au Nouveau-Brunswick, au Liban, au Vietnam (souvenir de la présence française), et plus généralement dans tous les pays francophones.