Le chat, un tigre dans le jardin

Animaux domestiques
Tapi dans l’herbe, ce prédateur aux pattes de velours chasse des mulots, des merles et des lézards. Nos solutions pour réduire son impact sur la petite faune sauvage.
Un article de
Emmanuelle Figueras

L’été, les chats qui ont accès à l’extérieur délaissent le canapé pour profiter du jardin. Et entre deux siestes au soleil, ils traquent d’autres petits animaux. Mulots, merles, lézards ou chauves-souris… nos gentils matous attaquent sans vergogne tout ce qui circule à portée de griffes. Même bien nourris, ils consacrent en moyenne 3 heures de leur temps chaque jour à la chasse, sans consommer leurs proies. Une ouïe fine qui détecte les ultra-sons des rongeurs, des moustaches qui font office de capteurs sensoriels, des canines tranchantes, des griffes acérées et une musculature puissante associée à une grande souplesse corporelle sont leurs principaux atouts. Nos chats sont des prédateurs nés.

Près des deux tiers des proies capturées par les chats domestiques sont des rongeurs (souris et mulots). 

Une enquête participative

Quelles sont ses proies principales, combien d’espèces sont concernées et dans quelles proportions ? Pour le savoir, le Muséum national d’histoire naturelle et la Société française pour l’étude et la protection des mammifères mènent depuis 2015 une enquête citoyenne à laquelle tout le monde peut participer. Concrètement, il suffit de s’inscrire sur le site chat-biodiversite.fr pour enregistrer ses données (l’âge du chat, le type de proies…) et permettre aux scientifiques d’évaluer plus précisément l’impact du félin sur la biodiversité. Avec plus de 15 millions de chats domestiques en France, il y a de quoi s’inquiéter, sachant qu’un tiers des oiseaux a déjà disparu de nos campagnes et qu’un reptile sur cinq est aujourd’hui menacé de disparition en France.

Au secours des oiseaux

S’il n’est pas question de contraindre son chat à rester à l’intérieur, réduire ses sorties à l’aube ou après la pluie quand les oiseaux cherchent leur subsistance et celle de leurs oisillons, ne pas le nourrir dans le jardin et le faire stériliser limitent la prédation. On peut aussi installer nichoirs et mangeoires en hauteur, à plus de 1,50 mètre au-dessus du sol. Et pour l’empêcher d’y accéder, il existe des accessoires en vente sur le site de la Ligue pour la protection des oiseaux (lpo.fr) : un manchon en PVC à fixer autour des troncs d’arbres et sous les nichoirs (manchon anti-prédateur, 12 €), un grillage en plastique hérissé de petits picots (« Stop Chat », 20,90 €) ou des barrières de protection en métal (« Stop Minou », 25,90 €). Ces trois dispositifs ont été spécialement conçus pour les chats de façon à ne pas les blesser.

Le chat est un spécialiste de la chasse à l’affût. Sa technique ? Dès qu’il a repéré sa proie, il la suit du regard et s’en approche en rampant avant de bondir sur elle pour la capturer d’un coup de griffe. Malgré ses efforts, sa victime lui échappe deux fois sur trois.

Des abris à lézards

Laisser un tas de bois au fond du jardin, construire un amas de pierres, planter des haies ou des buissons épineux, tous ces petits aménagements permettent de créer des zones refuges pour les lézards et les geckos. Ce qu’on peut faire d’autre pour les protéger ? Délimiter des espaces interdits aux chats en plantant du Coleus canina, une vivace aux fleurs bleu lavande avec un feuillage très odorant qui a la particularité d’éloigner les félins ! À condition d’avoir un grand jardin, on peut aussi installer un détecteur à infra-rouges qui émet des ultra-sons dès qu’il repère la chaleur corporelle d’un chat dans un rayon de 12 mètres (« Catwatch », 78 €).

Le lézard des murailles a de nombreux prédateurs, comme les oiseaux, les rats… et les chats.


Le seul félin domestique

Le Muséum national d’histoire naturelle présente une grande exposition sur les 38 espèces de félins vivant actuellement sur terre. Tigre, guépard, lynx
ou léopard, tous sont des chasseurs accomplis. Parmi eux le chat fait cependant figure d’exception : il est le seul félin domestique ! Pour comprendre d’où vient cette relation hors norme et pourquoi il occupe aujourd’hui autant de place dans nos vies, une salle entière lui est consacrée. Jusqu’au 7 janvier 2024 à la Grande Galerie de l’Évolution, jardin des Plantes de Paris. Réservation conseillée sur le site du Muséum : mnhn.fr

Le Muséum national d’histoire naturelle présente une grande exposition sur les 38 espèces de félins vivant actuellement sur terre. Tigre, guépard, lynx
ou léopard, tous sont des chasseurs accomplis. Parmi eux le chat fait cependant figure d’exception : il est le seul félin domestique ! Pour comprendre d’où vient cette relation hors norme et pourquoi il occupe aujourd’hui autant de place dans nos vies, une salle entière lui est consacrée. Jusqu’au 7 janvier 2024 à la Grande Galerie de l’Évolution, jardin des Plantes de Paris. Réservation conseillée sur le site du Muséum : mnhn.fr

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Crédit photo :
Shutterstock
Article paru dans le n°
12
du magazine.

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